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Oran - 1875
Cet article aurait également pu s'intituler "M comme Miracle de Noël". En effet, le 1er décembre 2021, à peine terminé le ChallengeAZ 2021 , Généatech nous suggère, dans le cadre d'un calendrier de l'Avent généalogique, de faire un voeu pour retrouver un acte introuvable :
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Joueuse, mais vraiment sans conviction, je tente :
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Et à peine 7 minutes plus tard, réponse de Renaud BG :
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Incroyable! le miracle a eu lieu, je retrouve la trace de mon ancêtre Nicole, dont je ne savais plus rien depuis l'abandon de son fils Christophe, mon sosa 56, en 1813, quand elle avait 23 ans... J'avais raconté ici son histoire de fille de boucher tombée dans la misère suite au divorce de ses parents en 1801.
En fait, alors qu'elle est née et a passé sa jeunesse à Châlons en Champagne, elle est décédée à... l'hôpital civil d'Oran en Algérie! en 1875, âgée soit-disant de "107 ans" (!), en réalité de 85. Je suppose qu'elle devait être toute ratatinée et recroquevillée, ce qui lui donnait l'apparence d'une vieillarde antédiluvienne...
Cerise sur le gâteau, Je découvre le lieu et la date de son décès le 1er décembre (2021), or elle est décédée le... 1er décembre (1875)!! Quand ça veut, ça veut! ;> Mais je dois dire que JAMAIS, AU GRAND JAMAIS, je n'aurais eu l'idée de la chercher en Algérie ! Une fois de plus, merci les indexations ! Et les copains généablogueurs de Twitter...
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Une fois la #geneajoie passée, vient l'heure des questions apparemment insolubles... Et notamment, comment a-t-elle atterri là-bas? Evidemment, elle ne s'est pas mariée, ce qui m'aurait donné un espoir de piste... Le laconique "sans autres renseignements" semble couper la route... Mais l'origine "Marne", au moins, rassure. C'est bien elle, même si son nom est orthographié SOUPIC1.
Bref, le jeu de piste commence, certainement pas facile...
Un petit tour de vérification au cas où sur Geneanet, Filae, les ANOM... mais non, rien de plus à se mettre sous la dent, fallait pas trop rêver. Il va falloir sortir les rames, sans grand espoir de trouver quelque chose car il y a un trou de 62 ans et une distance de 2 260 kms à combler... Sans aucun mariage à espérer a priori, ce qui aurait ajouté quelques pistes supplémentaires bienvenues... Pourtant il semble peu vraisemblable qu'elle soit partie seule, vers le milieu de sa vie, aussi loin : elle a 40 ans quand démarre la colonisation de l'Algérie en 1830. Je ne pense pas qu'elle soit partie immédiatement, c'est donc une femme déjà âgée pour les critères de l'époque qui quitte la France pour l'Algérie entre 1830 et 1875. Et femme, célibataire, domestique en ville, elle ne représente guère une force de travail agricole ou de colonisation très intéressante. De plus la Champagne n'apparaît pas comme une terre d'émigration collective vers l'Algérie, à la différence de la Franche-Comté ou de l'Alsace... Aurait-elle suivi une famille en tant que domestique? L'hypothèse est-elle envisageable? Mais comment vérifier?...
Tout bien réfléchi, je me demande quand même si elle ne s'était pas mariée, après tout, car la râture sur l'acte sous-entend peut-être quelque chose : il est d'abord écrit "Marie Nicolle veuve SOUPICH", puis le "veuve SOUPICH" est rayé au profit de juste "SOUPIC". Les deux employés de l'hôpital qui ont fait la déclaration connaissaient son nom et son origine champenoise; peut-être savaient-ils qu'elle était veuve, mais pas de qui, et le "sans autre renseignement" ferait allusion au fait qu'ils ignoraient le nom de son défunt époux?... S'il y a eu mariage, cela laisse un petit (très mince) espoir de piste, avec l'existence d'un acte quelque part. Mais là il ne reste plus qu'à croiser les doigts et à espérer en une indexation miraculeuse un jour quelque part... Pourquoi pas? j'en ai déjà vu d'autres, aussi inattendues.
A défaut, j'espèrais pouvoir consulter un jour les embarquements depuis Marseille pour l'Algérie. Quand je suis sur une piste, je suis du genre persévérant (voire acharné;>), et j'étais prête à éplucher des années de registres s'il le fallait, l'obstacle étant l'obligation de se déplacer vers les dits registres.
Et puis, le 18 août 2022, un fol espoir : les ANOM annoncent avoir mis en ligne les registres la série COL F5 B, autrement dit les listes de passagers jusqu'en 1886 au départ des colonies vers la métropole et inversement. A moi donc les embarquements de Marseille !! Joie de courte durée, hélas ! Ces fonds sont évidemment lacunaires, et il n'y a pas de liste pour Marseille au-delà de 1830...
Bref, me voici donc toujours en quête d'une aiguille dans une meule de foin...
Autres pistes :
- Piste 1 : creuser l'histoire de la conquête de l'Algérie : dommage qu'elle ne soit pas franc-comtoise ou alsacienne, par ex, elle aurait fait partie d'une émigration collective et répertoriée... Rien trouvé de probant...
- Piste 2 : chercher quand elle a pu quitter Châlons : d'où l'épluchage des 218 pages du recensement de Châlons en Champagne en 1836, pour voir si elle y était encore... tout en sachant que ne pas l'y trouver ne voudrait pas dire grand chose, car elle pourrait fort bien être toujours en France, dans une commune voisine...
Plusieurs heures plus tard, il faut se rendre à l'évidence : Nicole SAUPIQUE ne fait pas partie des 12 952 personnes recensées à Châlons en Champagne en 1836, ce qui hélas ne prouve pas qu'elle était déjà en Algérie à cette date-là...
- Piste 3 : Explorer les passeports pour l'étranger aux AD de la Marne. Une réponse des dites AD51 finit par me permettre en septembre dernier de trouver la cote des passeports pour l'Algérie au XIX° siècle, et Mano, du blog De France et d'Aieux se propose aussitôt d'aller voir pour moi sur place. Certains geneatwittos sont décidément extras! Malheureusement, cette piste aboutit également à une impasse :
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- Piste 4 : les Archives diplomatiques de Nantes ?... A tenter (mais sans grand espoir)...
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Bref, il me faudra sans doute renoncer à découvrir quand, comment et pourquoi, Nicole SAUPIQUE a un jour quitté sa Champagne natale pour finir sa vie au soleil de l'Algérie. Mais j'ai adoré les diverses surprises de cette enquête, et la solidarité des genea-blogo-twittos de ma TL :D
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PS 1: Lors de mes premières explorations pour comprendre le contexte dans lequel mon ancêtre Nicole SAUPIQUE avait pu partir en Algérie, quelle ne fut pas ma surprise de découvrir que 459 des insurgés de 1848 qui avaient finalement été déportés en Algérie en 1850 étaient passés par... le bagne de Belle Isle en Mer... Décidément, cette île dont toute une partie de mon arbre est issue et où mon père a vécu jusqu'en 2014, toute petite qu'elle soit, se retrouve souvent au carrefour des routes de l'Histoire...
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PS 2 : Comme je l'ai déjà raconté, Christophe SAUPIQUE, mon sosa 56, fils de Nicole, est issu d'une famille de bouchers, mais, abandonné à la naissance par sa mère et sans contact avec sa famille biologique, il est vraisemblablement placé comme domestique berger, et va démarrer une lignée de bergers.
Son oncle, Blaise SAUPIQUE, frère de Nicole, était marié à une fille de St Germain la Ville, à 5 kms de Vitry la ville où vivait Christophe, et a été berger à la fin de sa vie (jusqu'en 1866) à Sarry, à 11 kms. Se sont -ils rencontrés? Christophe a-t-il découvert que c'était son oncle???
Christophe dit qu'il n'a "jamais connu sa mère", mais cela ne veut pas dire qu'il n'a pas connu Blaise. Celui-ci a-t-il éventuellement pu lui dire que sa soeur était partie en Algérie? L'a-t-il su lui-même ?
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Notes :
1) Son arrière-petite-cousine Marie Louise SAUPIQUE avait dû faire préciser lors de son mariage en 1823 que " »c'est par erreur que dans l'acte de naissance d'elle comparante, le nom de son père y est écrit SAUPIC au lieu de SAUPIQUE", et entre SOUPIC et SAUPIC, franchement, surtout après avoir franchi la Mediterranée...