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Carte de la République Batave - gallica-bnf.fr
(edit en fin d'article)
Dans bien des cas, je ne sais pas ce qui a pu pousser mes ancêtres ou ceux de mon fils à quitter leur région natale pour s'installer ailleurs. Mais s'il y a un cas qui me laisse pour l'instant dans le plus total brouillard, c'est bien celui de Jacques Jean GUIHARD, déjà évoqué dans B comme Les Bêtises de Nancy, et plus encore celui de sa femme Marie BOULANGER. Si vous vous souvenez bien, le père de Jacques avait été grenadier de France pendant 12 ans avant de se marier à Nancy et de revenir finir sa vie dans son village natal de Sougéal près du Mont Saint Michel.
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Et donc Jacques Jean était né à Sougéal, dans la Bretagne paternelle. Il termina sa vie comme douanier à Château d'Olonne en Vendée à l'âge de 50 ans. Mais il ne se contenta pas de déménager à 300 kms au cours de sa vie. En effet, lorque sa fille aînée, Jeanne Dorothée, se marie en 1824, l'acte précise qu'elle est «née en la Prusse d'après son acte de naissance délivré le 7 juillet 1800 ». Il est dit qu'elle a 27 ans, et doit donc être née en 1797. La date de transcription de son acte de naissance est très précise, mais reste à savoir où cette transcription a été faite. Et alors là, mystère et boule de gomme!
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Frédéric-Guillaume II, roi de Prusse 1786-1797
Une autre fille de Jacques, Louise Lucie, est, elle, née le 4 octobre 1804 à … « Nimègues en Hollande », d'après son acte de mariage en 1825 ! C'est plus précis, la ville de naissance est indiquée, la date également, mais comment accéder au registre en question ???
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Une troisième fille, décédée à l'âge de 15 jours en 1809, nous permet de savoir qu'à ce moment-là Jacques est installé à Château d'Olonne, où il aura une carrière de douanier. - D'ailleurs, découvrir comment il est entré dans les Douanes et parti en Vendée, lui qui était né près du Mont-Saint-Michel, est une autre énigme à résoudre...-
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Mais comment savoir ce qu'il faisait en Prusse en 1797 et en Hollande en 1804 ? Bien sûr, il est assez tentant de penser que, comme pour son père avant lui, cette poussée vers l'est était dûe à la conscription... Mais en l'état actuel des indexations, je ne le retrouve pas sur les registres d'enrôlement du SHD numérisés par Mémoire de Hommes. Quant à le chercher dans les registres non indexés, autant chercher une aiguille dans dix meules de foin !
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Pour évaluer la vraisemblance d'une telle hypothèse, il faut interroger l'histoire. De 1792 à 1795, la Prusse et la France avaient été en guerre (jusqu'au traité de paix de Bâle du 5 avril 1795). Vu la naissance de Jeanne Dorothée en Prusse en 1797, faut-il supposer qu'il y était resté dans le cadre d'une armée d'occupation ? Pour la naissance de Louise Lucie à « Nimègues en Hollande », il y a une vraie cohérence : de 1795 à 1806 la région formait la « République batave » effectivement sous occupation française. Jacques pouvait donc fort bien y être soldat.
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Division départementale de la République batave en 1798
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Mais cette famille réserve encore un autre mystère, plus épais : la femme de Jacques, Marie BOULANGER, se trouvait donc « en Prusse » puis « en Hollande » au tournant des 18°/19°. Mais, fille de Pierre BOULANGER et de Dorothée VERBOUT, elle était elle-même déjà née vers 1778 « en Hollande » d'après son acte de remariage après la mort de Jacques. Que faisaient donc Pierre BOULANGER et sa femme Dorothée en Hollande vers 1778 ? D'autant que d'après l'acte de décès de Marie, son père était « meunier »... Et vraisemblablement, ils y étaient encore vers 1796, quand Marie rencontra Jacques (en Prusse ou en Hollande??)... Que de mystères !...
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Et comment trouver les actes qui pourraient m'aider ? L'acte de naissance de Marie BOULANGER, ceux de Jeanne Dorothée et Louise Lucie GUIARD, l'acte de mariage de Jacques GUIARD et Lucie BOULANGER, celui de Pierre BOULANGER et Dorothée VERBOUT/VERBEUF ?... « En Hollande », « en Prusse », c'est quand même très vague !! Quant à trouver les éventuels (possibles, probables?) enrôlements de Pierre et de Jacques, c'est mission impossible !
Je ne peux guère que compter sur la chance de futures indexations, peut-être, un jour...
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Why, mais Why
ces français sont-ils allés se marier
et mettre des enfants au monde
si loin de leurs origines ???
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EDIT :
De la confrontation avec les idées des uns et des autres dans les commentaires sur Tw ou FB jaillit parfois la lumière, ou du moins un espoir de... , en permettant de voir les choses sous un autre angle.
Ainsi, alors que j'avais toujours pensé que Pierre BOULANGER et Dorothée VERBOUT étaient un couple de Français partis pour je ne sais quelle raison en Hollande courant XVIII° siècle, j'ai soudain réalisé que si Dorothée n'a laissé aucune trace en France en dehors de l'acte de remariage et de l'acte de décès de sa fille Marie, c'est peut-être tout simplement parce qu'elle n'était PAS française! Ce nom "VERBOUT" m'est soudain apparu comme simplement une graphie francisée possible d'un patronyme flamand, genre VERBOOT, par exemple. Et en effet, le nom VERBOOT est attesté dans Ancestry. Et dans Family Search, à Nijmegen (nom flamand de Nimègues), il y a des VERBOOIJ. Mon hypothèse n'est donc pas si folle.
Et soudain un scénario possible semble se dessiner : vers 1750, Pierre BOULANGER, soldat français, se retrouve en Hollande, et y rencontre une jeune fille à son goût. Il l'épouse, et reste dans ce nouveau pays où il travaille comme meunier (car rien ne dit dans les informations que j'ai sur lui à travers les seuls actes concernant sa fille qu'il ait été meunier en France). 25/30 ans plus tard, la jeune Marie BOULANGER se laisse séduire par les charmes de Jean Jacques GUIARD, jeune soldat français de l'armée d'occupation, ou déjà douanier surveillant les frontières? Et au bout de quelque temps, elle part avec lui en France, patrie de son père.
Ce ne sont bien sûr que des hypothèses pour l'instant, mais elles ne me semblent pas si folles, et me donnent des pistes de recherche... La généalogie est souvent un jeu de puzzle où la difficulté est que, avant d'assembler les morceaux, il faut d'abord les trouver. Mais pour les trouver, avoir une idée de leur forme possible est une aide bienvenue...
(Bon, tout ça ne résoud pas la question de la Prusse, mais une seule énigme à la fois)