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Y comme... Y a rien à faire !

Ya rien à faire!!!

      J'ai zéro inspiration pour le titre de cet article Y !... C'est même tout juste si j'ai trouvé une idée de contenu ! Et pour tout arranger, au moment de me mettre au travail pour rédiger, mon logiciel a fait des fantaisies et ne voulait pas fonctionner. Heureusement, grâce à l'excellent groupe Facebook « Si toi aussi tu utilises Heredis... », réparation expresse... Donc, je n'ai plus d'excuse pour renoncer.

 

      Mais de toutes façons, il ne pouvait manquer dans ce Challenge des émigrations celle d'un Breton à Paris...

 

Bon, Ya rien à faire !

       Cet article est décidément marabouté : à peine résolu le bug d'Hérédis, un malencontreux et involontaire raccourci clavier fait soudain pivoter de 90° tout l'affichage sur mon écran ! Et le pointeur de la souris devient quasiment incontrôlable ! Gros coup de mou !!

 

    Heureusement, grâce à une recherche sur mon téléphone, je trouve une solution (évidemment, pour moi, c'est seulement au bout de la troisième que cela fonctionne), et après plusieurs minutes de bagarre avec le pad, je finis par dompter le pointeur et tout revient dans l'ordre... Mais bon ! Je me dis que cet article aurait aussi bien pu s'intituler « Q comme... Quand ça veut pas ! ». Je me demande même s'il est bien prudent de continuer !...

 

     Enfin, je reprends, en espérant que mes mésaventures sont terminées cette fois !

Je disais donc :

     Il ne pouvait manquer dans ce Challenge des émigrations celle d'un Breton à Paris...

       Ange Emile LARMOIRE, onzième et dernier enfant de mes ancêtres Michel et Marie Laurence Amante BELLOUIN (S 34 et 35), est né le 21 mars 1853 à Lorient, 48 rue du Finistère. Son père va déclarer sa naissance en compagnie de Ange Adrien NOGUES (S 16), son gendre, qui a épousé Désirée, la fille aînée, près de deux ans plus tôt. Au vu du choix du premier prénom, je subodore que mon AAGP était son parrain. D'ailleurs, Ange NOGUES sera également témoin au mariage d'Ange Émile le 21 août 1872 avec Marie Angélina CLAUDON, une jeune orpheline fille d'un canonnier d'artillerie de la Marine décédé à Gorée en 1859.

     A l'instar de son père, ses oncle et grands-oncles paternels, et ses frères, Théophile et Félix, Ange Émile devient tourneur. Mais il semble bien qu'il va vite de venir le mouton noir de la famille. Son parcours a laissé quelques traces peu reluisantes ici et là. .

      Ainsi, le journal Le Courrier de Bretagne du 15 septembre 1877  informe que :

       « Faillite LARMOIRE fils : Par jugement du 10 septembre, le Tribunal de Commerce de Lorient a déclaré en état de faillite le sieur LARMOIRE fils, commerçant à Lorient, Cours de la Bôve. [...] Les créanciers du sieur LARMOIRE fils, déclaré en état de faillite par jugement du 10 septembre, sont invités à se réunir au Tribunal de Commerce le 18 du courant, à une heure, pour être consultés tant sur la composition de l'état des créanciers présumés que sur l'utilité du maintien ou du remplacement comme syndic définitif, de Me POTREL-MAISONNEUVE. Ils sont aussi appelés à donner leur avis sur les mesures à prendre relativement à la gestion du bureau de tabac tenu par le failli. »

   Le Courrier de Bretagne - 15 septembre 1877

      Ce « LARMOIRE fils » est vraisemblablement Ange Émile, car Théophile travaille au port dans la Marine, et Félix a un atelier de tourneur. Reste donc logiquement Émile pour tenir ce bureau de tabac. Enfin, il faudra vérifier auprès des AD du Morbihan en retrouvant le jugement.

      En tout cas, la situation professionnelle d'Émile n'est généralement guère florissante, puisqu'il cherche visiblement des solutions pour gagner sa vie : en 1882, il vit à St Nazaire, puis à Nantes, où naissent Amélie Marie Angelina en janvier 1886, et Louise Noémie deux ans plus tard.

       Mais la famille revient finalement à Lorient, où naît une petite Marguerite Angelina Michelle en avril 1890. Rien n'y fait, la situation financière du couple est toujours fragile, au point que le 27 septembre 1890 a lieu une vente aux enchères de «meubles et objets mobiliers saisis sur M. Ange LARMOIRE, tourneur, rue de la Comédie, 45, savoir :

Etabli avec manivelle et roue motrice - Etabli avec étau en fer - Etabli avec volet en fer - Meules, équerres, armoire, poulies, outils divers de tourneur, table, chaises, table de nuit, vêtements, linges et ustensiles de cuisine et de ménage. »

     L'Avenir de la Bretagne - 23/09/1890

      Outils, meubles, et jusqu'aux vêtements, linges et ustensiles de cuisine saisis, il devait être difficile de rebondir...

 

       Et 4 ans plus tard, il est encore cité dans les journaux, cette fois pour un
     « VOL : Le 6 novembre Ange LARMOIRE, 41 ans, tourneur, rue Traversière, a été arrêté en flagrant délit de vol de bois au préjudice de la ville. C'est au moment où il s'apprêtait à porter son tronc d'arbre dérobé chez le scieur VOISIN qu'il a été appréhendé. »

L'Avenir de la Bretagne du 8 novembre 1894

      La même anecdote est contée de façon plus imagée dans Le Lorientais et le Télégramme réunis du 8 novembre 1894 :

      «Vol d'un pied d'arbre : Un tourneur nommé Ange LARMOIRE passant l'autre jour sur la place Kerlin, remarqua un pied d'arbre qui ne lui déplut pas. L'arracher et l'enlever fut, pour LARMOIRE, l'affaire d'un instant. Après l'avoir ébranché il s'en allait tranquillemnet le porter à la scierie mécanique, quand il fut appréhendé. Ses explications embarrassées, puis ses aveux, établirent facilement qu'il avait volé la ville. Comme conclusion, il a été mis au bloc. »

     Le Lorientais et le Télégramme réunis - 8 novembre 1894 

     Mais Ange est sujet aux récidives, et un an plus tard, le 14 août 1895, il est condamné par le Tribunal Correctionnel de Lorient le 14 août 1895 à la peine de 20 jours de prison pour délit d'escroquerie1.

      Il commence décidément à être trop connu à Lorient, et, alors que quelques années plus tôt son frère Félix est allé chercher (en vain) fortune en Argentine, lui décide d'aller tenter sa chance dans la capitale.

    Vers 1896, Ange Émile et sa femme Marie Angelina partent donc rejoindre les près de 75 000 Bretons de Paris avec :

Léocadie Blanche Joséphine, 19 ans

Blanche Adrienne Émilie 18 ans

Rosine Anaïse Armande, 15 ans

Jeanne Andrée, 13 ans

Amélie Marie Angelina, 10 ans

Louise Noémie, 8 ans

Marguerite Angélina Michelle, 6 ans

Michel Joseph 4 ans

 

     Le petit Michel décèdera malheureusement très vite, le 26 mars 1897 et sera enterré au cimetière de Pantin. Les LARMOIRE n'ont plus que des filles.

      Le 21 août 1897, assez peu de temps après l'installation de la famille à Paris, Blanche Adrienne, 18 ans, couturière, épouse Louis Eugène GAUMONT, un imprimeur de 24 ans. En fait, le couple divorcera le 1er février 1901. En décembre 1904, Blanche met au monde une petite fille, Marthe Julia Blanche, « de père non dénommé ». Le 4 janvier suivant, la mère reconnaît l'enfant, et le 4 mai, un certain Jules Victor DELAMOTTE, cavalier à la 1ère compagnie de remonte, déclare être son père. Le 24 février 1906, la petite Marthe est légitimée par le mariage de ses parents. Le 25 septembre 1912 Blanche Adrienne meurt à Paris, seulement âgée de 33 ans.

      Quelques mois auparavant, le 14 février 1912, sa sœur Rosine Armande était morte également, à 30 ans. Le parcours des deux sœurs est étrangement parallèle : Rosine, qui travaillait comme mécanicienne, avait elle aussi eu une fille quelques mois avant d'épouser Louis Joseph JACOB, un comptable, et elles sont mortes à quelques mois d'écart. Mais pour ajouter aux deuils, Rosine était déjà veuve à 30 ans.

 

      Décidément, le cimetière de Pantin commence à se remplir des dépouilles de la famille d'Ange Émile... Comme aussi par exemple en octobre 1906 de celle de la petite Germaine Eugénie Armande, enfant naturelle d'Amélie, âgée d'un mois et demi. Ou, en juillet 1907, celle de la femme d'Ange, Marie Angelina Claudon, décédée à l'âge de 51 ans.

        Le 23 décembre 1918, décède à son tour sa fille Jeanne Andrée, journalière, 35 ans, veuve de Louis Georges Henri Monnier.

         Le 7 novembre 1920, cette fois c'est Louise Noémie qui meurt, avant ses 32 ans.

        Quant à la fille aînée, Léocadie Blanche, elle avait quitté Paris au tournant du siècle, et était morte à seulement 28 ans, le 21 avril 1906, à Laval, où était né son grand-père près d'un siècle plus tôt. Elle était marchande foraine, célibataire.

 

Le sort s'est décidément acharné sur les filles d'Emile !

 

      Avant de décéder à son tour le 7 janvier 1924 Boulevard Ney, Bastion 39, dans un hôpital qui deviendra Bichat, Ange Émile aura donc vu mourir au fil de ses années parisiennes son petit garçon, plusieurs de ses filles encore jeunes femmes, plusieurs de ses gendres, sa femme, des petits-enfants...

       Au cours de sa vie, il aura vu mourir 10 de ses 11 enfants, dont 4 en bas âge, et 6 autour de la trentaine ! Seule Amélie Marie Angelina lui survivra, mourant malgré tout assez jeune, à 46 ans, en 1932...

       Relever les actes de décès de ses proches, c'est faire le tour des anciens hôpitaux parisiens : hôpital Tenon rue de la Chine, ancien Hôpital Harold place du Danube, futur hôpital Bichat Bastion 39 Boulevard Ney... C'est deviner beaucoup de misère, avec ces femmes qui meurent autour de la trentaine, ces enfants hors mariage...

 

Ange Émile LARMOIRE,

un Breton de Belleville,

une triste destinée...


===

Note :

1) source : matricule militaire. Je n'ai pas les détails

 

Tag(s) : #Challenge AZ 2022, #Branche paternelle, #Ancêtres bretons, #Ancêtres du Morbihan
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